Marc, co-fondateur et dirigeant d'une SSII
Coaching professionnel en 6 séances d'1h30, 4 mois
Marc est un prénom d'emprunt
Soleil : bouquet d'Heliantus - Juillet 2019
La SSII fondée il y a 8 ans avec 2 associés a été vendue à un groupe américain un an plus tôt.
Marc a des moyens, de nouveaux projets, de nouvelles idées, mais il s’est engagé à rester dans la structure pendant encore 2 ans.
Dans cette nouvelle configuration de l'organisation, son statut a changé, ses responsabilités aussi : il n’est plus dirigeant-fondateur, mais directeur, membre du CODIR : il reporte aux dirigeants du groupe qui ont repris les rênes de la SSII.
En pensant à la croissance qu'a connue l'entreprise dans son développement initial, dans ces années où il était omnicompétent, Marc, mon client, dit de lui-même :
« Je me trouve extrêmement bon quand il y a énormément de pression et d’enjeux, et que je leade les choses ».
Aujourd'hui, sa position de leader a changé, ses repères aussi.
Il vient me voir pour travailler sur son mode de management dans ce nouveau contexte.
En entretien préalable, nous avions énoncé un objectif de coaching en rapport avec le style de management de Marc, sa façon de manager étant caractérisée d’après lui par une difficulté à déléguer, un rapport un peu décalé aux codes sociaux, et un relationnel générant fréquemment de l’inquiétude.
Cet entretien avait eu lieu par téléphone.
Briser la glace pour que la relation s'installe
Marc était pressé, pris par des voyages d’affaires. Il voulait commencer le coaching très rapidement et m’a choisie dès ce premier entretien téléphonique, avant de me rencontrer donc.
Séance 1 sur 6 : première rencontre
Marc entre dans mon bureau, il dit «Bonjour» en regardant son téléphone.
Je suis disponible et accueillante, il est occupé et distant.
Je me sens légèrement déroutée. Je n'en dis rien.
Nous nous asseyons côte-à-côte.
Là, la connexion s’établit instantanément entre nous, comme lorsqu’on active le wifi…
Il parle abondamment, pour raconter son histoire. Il m’ouvre son monde avec confiance et de nombreuses métaphores.
Image de Gerd Altmann
Au moment de clore la première séance, il dit se sentir « plein d’espoir », même s’il est « parti dans tous les sens ».
Il fait ce constat : « je pose des questions, et je vois que j’ai les réponses ».
Au fil des séances de coaching
Marc est doué, concerné, engagé. Vif et volubile.
Avec curiosité et plaisir, je repère et mets en relief les éléments de son récit qui retiennent mon attention et servent son objectif.
Je suis comme un point stable au milieu de toute cette énergie.
Je tiens le cadre, contenant dans lequel mon client parcourt ses idées à grande vitesse et les teste, en liberté et en sécurité à la fois.
Nous travaillons ensemble avec nos différences : d’énergie, de point de vue, de compétences, de style relationnel.
Je fais très peu de choses, en fait.
Au Parc du Château de Fontainebleau - Juin 2019
Entre les séances de coaching : temps et espace d'expérimentation
Marc se sert de ses frustrations pour ajuster son action in situ. Dans l'entre-séances. Il avance vite.
Au sein de son équipe et du CODIR, il réussit à abandonner le comportement qui a sur-mobilisé son énergie cette dernière année.
Il évolue ainsi d’un mode de management directif et interventionniste vers un mode de management qu’il qualifie de «minimaliste». Il dit : «manager les mains dans le dos».
Il créé maintenant les conditions de l’action, donne des impulsions, des orientations de travail claires, stimulantes.
La dynamique de la coopération change au sein de l’équipe dirigeante. Fonctions et responsabilités sont reconnues, clarifiées. Initiative personnelle, compétences, talents présents dans l’équipe peuvent s’y déployer : ils y sont à leur place, légitimes.
La confiance revient : de Marc en son équipe, en lui-même, au sein du CODIR.
Mon client a fait du chemin depuis la 1ère séance de coaching, car oui, après qu’il ait eu le statut de dirigeant co-fondateur, super-légitime, sa nouvelle position de membre du CODIR reportant à un N+1 a déplacé ses repères précédents : son rapport à sa légitimité, aux limites, au cadre, au lien hiérarchique, au pouvoir.
Fedacia, Sils im Engadin
Canton des Grisons, Suisse Août 2013
Séance 4 sur 6 : bilan d'étape
Marc fait cette évaluation : « On avance de façon congruente, je ne fais pas semblant ».
Travailler ensemble en conscience Coaché et coach progressons côte-à-côte dans l’expérience du changement et dans la conscientisation de cette expérience, que nous partageons.
La relation coach-coaché : présence, parité, un cadre sûr, très peu d’intervention - offre ici une analogie systémique avec la nouvelle position de Marc au sein du CODIR et avec son nouveau style de management.
Un coaching «minimaliste» pour avancer sur un mode de management «minimaliste».
Dans ce point d’étape et en différé donc, je reviens sur l'instant de froideur lors de l’entrée en matière, à la première séance :
A partir de ce souvenir et de l’émotion que cette évocation suscite chez Marc, et d’autres constats de changement partagés, nous faisons des liens ensemble avec la progression sur le rapport aux codes sociaux.
Le temps juste pour agir - Image de Niek Verlaan
Réaction en différé ou du «tac-au-tac» ?
Temps et tempo sont des leviers fondamentaux de l'efficacité du coaching.
Dans ce coaching de dirigeant, j'ai constaté, encore une fois, comme la réaction - à des observations, des ressentis - pour les recycler au moment opportun - peut être, en différé, d'un impact bien meilleur sur la progression du coaché.
Oui pour le coach, le tac-au-tac est loin d’être toujours la bonne séquence de temps pour réagir.
Au contraire, thésauriser, garder en mémoire : une attitude, une expression, un comportement, un ressenti «qui pique» par exemple, les garder en réserve comme éléments de travail précieux lorsque le bon moment, le temps juste, survient.
Pour les partager, en différé .
Et observer, juste là, ensemble, à point nommé, la progression à partir de l'évocation d'un moment, à partir d'un exemple concret.
Séance 6 sur 6 : clôture du coaching. Temps d'émotion partagée aussi
L'expérience vécue dans le coaching, c'est le coaché qui en parle le mieux.
Les mots choisis par mon client pour faire ce retour sur ce que notre coopération l'a aidé à accomplir en tant que cadre-dirigeant de l’entreprise qu’il avait fondée, m’ont touchée. En passant par une image forte, son témoignage m'a renvoyée aux conditions de mon propre changement professionnel, et au cadre si sûr qui m'y avait aidée, des années plus tôt.
Ce partage m'a confortée dans ma conviction du caractère indissociable de la réussite du coaching avec un cadre tenu et rigoureux.
Car ce cadre a véritablement constitué pour lui un espace de liberté sécurisée, dans lequel il s'est senti libre : d’explorer, élaborer, tester de nouvelles options pour sa vie professionnelle.
A son rythme et sans se perdre.
Ainsi pour le coaché, la clôture du coaching est le temps de l’évaluation des effets de l’expérience : quel impact le coaching a-t-il eu sur sa vie professionnelle ?
C'est le temps du constat des talents nouvellement développés.
C'est le temps des perspectives que cela ouvre.
Pour le coach, ce temps est également le moment de parfaire, au contact de son client, la connaissance qu’il a de son identité professionnelle. Car celle-ci se façonne au fur et à mesure des accompagnements réalisés et de ce qu’en disent les clients accompagnés.
La clôture est une des séquences qui ritualisent le coaching.
Elle doit être menée avec soin de façon à bien clore la relation, de part et d'autre.